Appuyer-pour-Parler (PTT). Le bouton favori des services d’urgence. À l’aide de ce bouton, les répondants peuvent communiquer des tactiques, transmettre des messages relatifs à la sécurité et demander des ressources additionnelles. Mais qu’arrive-t-il lorsque vous appuyez sur ce bouton et personne ne vous entend ou encore vous n’entendez personne ?
Ce type de scénario se produit quotidiennement, et ce, dans tous les services d’urgence à travers le monde. Batterie morte, montagnes, orages, tunnel, édifice et panne d’électricité ne sont que quelques-unes des raisons qui expliquent pourquoi les répondants ne sont pas toujours en mesure de communiquer par radio. De ce fait, il n’est pas surprenant de constater qu’autant de professionnels en sécurité publique ont vécu l’expérience au cours de leur carrière. En voici un exemple… En janvier 2015, de la fumée a rempli la station de métro L’Enfant Plaza à Washington, DC. Des passagers bloqués à l’intérieur du tunnel ont dû être évacués par des premiers répondants au travers d’une fumée dense. Malheureusement, 84 passagers ont dû être hospitalisés et l’un d’entre eux est décédé. Cette journée-là, un important problème de communication a entravé les opérations de sauvetage…les communications radio étaient en panne. Cet article du Washington Post dresse un portrait des nombreuses complications qui ont résulté de cette panne radio.
Pratiquement partout où j’ai travaillé (zones rurales et urbaines), les services d’urgence ont expérimenté des difficultés avec les communications radio. On parle souvent de ‘’zones mortes’’ où les radios ne fonctionnent pas en raison de la géographie et l’inhabilité des radios d’atteindre une tour radio. Dans plusieurs zones, on remédie à cet inconvénient en utilisant des téléphones cellulaires, malheureusement dans certains de ces secteurs on ne retrouve également aucun signal cellulaire. Ce manque de communication représente bien plus qu’un inconvénient ou une frustration, il s’agit d’un important problème de sécurité !
Plusieurs solutions permettent de contrecarrer ce problème, il y a cependant plusieurs facteurs a évaluer. Ainsi, le coût est sans contredit un élément important à considérer lors de l’évaluation des différentes options. La solution ‘’facile’’ est souvent l’installation de tours additionnelles. Par contre, ce type d’infrastructure comporte d’importantes barrières soient la planification, le temps et le budget. De ce fait, il y a plus d’inconvénients à cette alternative qu’aux autres que je vous exposerai sous peu. En effet, l’acquisition de terrains, contrat de location, la période de consultation publique ainsi que l’appel d’offre pour la sélection des fournisseurs nécessite beaucoup de planification, de temps et d’argent, ce que vous ne possédez pas quand vous êtes aux prises avec plusieurs »zones mortes » sur votre territoire.
Plusieurs organisations ont opté pour des téléphones satellites, ce qui constitue une excellente alternative puisqu’elle est bien moins dispendieuse que l’installation de tours radio. Contrairement aux systèmes radio, les téléphones satellites n’ont pas de limitation territoriale, ils peuvent cependant être impactés par la température et la géographie. L’inconvénient de cette technologie est qu’il faut connaître le numéro de la personne que vous désirez appeler et celle-ci doit également savoir le vôtre, contrairement à la communication radio qui vous permet de parler aisément à n’importe quel répondant. Vous ne pouvez également pas communiquer avec un groupe aussi facilement qu’à l’aide de radios. Semblable au téléphone cellulaire, les téléphones satellites constituent une solution parfaite pour les petits incidents qui requièrent un nombre limité de contacts avec l’extérieur, mais ne sont pas recommandés pour des incidents à plus grande échelle.
Ces options ainsi que les autres qui n’ont pas été mentionnées dans cet article sont disponibles afin d’aider les répondants à faire face aux problèmes causés par les ‘’zones mortes’’. Rappelez-vous que les communications sont notre bouée de sauvetage donc il est impératif que l’on soit en mesure de communiquer à l’extérieur de l’incident. Bien que les coûts puissent empêcher votre organisation d’appliquer la meilleure alternative à court terme, vous pouvez tout de même implanter une solution dès maintenant pendant que vous vous occupez de la planification financière, demande de subvention et manœuvres politiques afin d’ultimement faire l’acquisition de la solution optimale. Rappelez-vous que la communication peut sauver des vies !
